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Défense et République
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21 juin 2010

Le temps des mercenaires et le malaise français

La mutinerie de l’équipe de France de football affiche une réalité de la société française.

Ces nouveaux mercenaires ont montré leur allégeance, celle de l’argent et leur rejet des valeurs de la nation qui leur a permis de monter si haut socialement.

Leur ignorance des symboles de la république – revoyons leur attitude ennuyée et leur méconnaissance de l’hymne national lors des hymnes -, une incapacité de leur encadrement à leur donner un esprit d’équipe, une image donc de la France donnée par ces nouveaux mercenaires peu soucieux de la cause défendue qui reflètent le malaise français.

Quelles en sont les conclusions pour notre esprit de défense qui, malgré ce que l’on pourrait croire, est concerné ?

  • Chaque      joueur de foot est payé pour ses compétences personnelles et le plus      souvent dans un club étranger. Servir dans l’équipe de France n’a donc pas      de sens pour lui s’il n’a pas le sentiment de rendre à la France ce      qu’elle lui a donné. Cela est devenu une contrainte sauf si le salaire      reçu est conséquent. Une construction sur l’argent et le manque d’adhésion      réelle à la France ne peuvent pas amener une victoire. On ne se bat pas      pour l’argent mais avec ses idées et ses convictions. Transposé à la      société, la réflexion sur la notion d’intérêt général prend tout son sens      dans celui de l’engagement. La somme des intérêts particuliers ne crée pas      l’intérêt général ; l’intérêt général concerne le plus grand nombre      et n’a pas pour objet de satisfaire chaque intérêt particulier en fonction      des autres intérêts particuliers. La notion d’appartenance à la communauté      nationale justifie l’engagement individuel au service de la collectivité.
  • Les      valeurs affichées dans le football et auxquelles on veut croire en France ne      sont pas les valeurs qui sont réellement défendues dans ce sport      populaire. C’est bien au foot (et non au rugby par exemple) que l’on      siffle la Marseillaise et où l’on voit des drapeaux autres que français      apparaître parmi les ressortissants français.
  • La      France désunie et non assimilée était aussi manifestement au rendez-vous      de l’équipe de France de football si l’on en croît les commentateurs. Des      clans supposés ethniques auraient constitué cette « équipe ». Le      débat sur la « visibilité » de l’équipe de France n’est pas      nouveau mais la mise à l’écart de Gourcuff n’est-il pas un signe      inquiétant ?
  • Enfin      le foot exprimerait bien par les réactions qu’il suscite, la réalité des      jeux du cirque de l’antique Rome, « du pain et des jeux », au      point même d’avoir en Afrique du Sud une « révolte des      gladiateurs » et des « esclaves » dont on attend le      « Spartacus ».

Alors le lien avec l’esprit de défense ?

A terme, l’histoire de Rome transposée aujourd'hui nous rappelle l’effondrement de l’empire romain dont la défense de ses frontières était aussi assurée par des armées mercenaires ou barbares. Les citoyens romains ne prenaient plus les armes pour défendre

la cité. Les

jeux du cirque l’occupaient comme le foot aujourd'hui, sport éminemment accessible à la masse populaire et outil de rêve sinon de promotion sociale.

Quant à la sécurité de la nation, y compris intérieure, elle est aujourd'hui aussi sous toutes ses formes assurée, par les « nouveaux barbares ». A quand leur révolte après celle des gladiateurs ? Après tout, déjà certains universitaires ou journalistes contestent, sans que cela émeuve, la domination de « l’aristocratie blanche, sortie du moule, amollie par le bien-être » (Esther Benbassa Directrice d'études à l'Ecole pratique des hautes études (EPHE), le Monde du 29 avril 2009) ou lors des élections au Royaume-Uni, avec l’installation du nouveau parlement britannique, le commentaire du type « Ce devait être la fin de l'hégémonie du mâle blanc, en costume sombre et sur mesure » (Virginie Malingre Le Monde du 25 mai 2010).

Le mal français est profond et paraît de plus en plus difficile à soigner malgré tous les efforts des uns ou des autres.

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