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Défense et République
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8 janvier 2011

Pétition contre la vente au privé de l'hôtel de la Marine

Une pétition lancée sur http://www.hotel-marine-paris.org/ circule sur l'avenir de l'Hôtel de la Marine, place de la Concorde. Elle vise à éviter que ce patrimoine soit "confiée" au "privé".

Cependant, il ne faut pas oublier que ces ventes ont pour objet d'alimenter le budget de la défense et que celui-ci ne peut assurer un entretien coûteux de ce patrimoine historique. Faut-il pour autant brader ce patrimoine dans des conditions qui pourraient sembler douteuses (cf Le_Monde_du_6_janvier_2011, deux lignes discrètes en fin d'article)

Pour garder ce patrimoine, il faudrait donc lui trouver un usage utile pour mettre en valeur à la fois ce monument et pourquoi pas la Mer dans sa globalité pour rappeler que la France est (ou devrait être) aussi une puissance maritime.

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Commentaires
J
/Le 11 juillet 1792, la patrie est proclamée en danger. Un mois et un jour plus tard, le fameux Manifeste du duc de Brunswick, visant à dissuader les Français de porter plus atteinte à l'autorité et à la dignité du roi Louis XVI, engendre une vive réaction populaire dans Paris.<br /> /A l'aube du 11 août 1792, le savant Gaspard Monge vient de prêter serment devant l'Assemblée, qui lui a confié le portefeuille de ministre de la Marine et l'intérim de celui de la Guerre ; il s'est aussitôt rendu rue Royale pour prendre ses fonctions.<br /> Trois semaines après, dans l'après-midi du 2 septembre, la nouvelle de l'investissement de la place de Verdun par l'ennemi parvient à Paris et, à 5 heures du soir, les ministres se réunissent à l'hôtel de la Marine où sont aussi venus un certain nombre de personnes connues dont plusieurs députés. On attend Danton. A l'arrivée du fameux tribun, ministre de la Justice, le Conseil se réunit dans une salle du ministère ouvrant sur la rue de la Révolution (ci-devant rueRoyale pour examiner, exclusivement les affaires de Défense (les procès-verbaux en témoignent), bien que Paris soit en pleine folie meurtrière.<br /> /Plus, sans doute, que depuis 1789, l'hôtel de la Marine est donc entré le 2 septembre 1792 dans l'histoire de la politique de Défense du pays.<br /> /Quinze jours plus tard, Gaspard Monge préside le Conseil exécutif provisoire (appellation de circonstance du Gouvernement où il est entré comme ministre de la Marine, le 10 août précédent) et se rend avec ses collègues à l'assemblée des nouveaux députés, pour participer à la première séance de la Convention, où est proclamée l'abolition de la Royauté et où il déclare :<br /> " Il est sans doute permis au premier Conseil exécutif de la *République française* de se glorifier d'avoirde telles fonctions à remplir dans une époque si solennelle."<br /> /C'est ainsi que la France est devenue république, au temps de la grande Révolution.<br /> Ni la salle de la Convention, ni le Palais des Tuileries ne subsistent pour nous rappeler ces heures de notre histoire... dont peut encore témoigner l'hôtel de la Marine.<br /> C'est dans ses murs que s'est préparée la déclaration qui devait faire résonner pour la première fois les mots "République française".<br /> Le lendemain, 22 septembre 1792,la Convention le confirmait à l'unanimité.
J
On a lu sur un site officiel, sur la "toile" (web) :<br /> « Appel à projets relatifs à l’occupation, la mise en valeur et l’exploitation de l’hôtel de la Marine, 2 rue Royale, place de la Concorde, 75008-Paris.<br /> Magnifiquement situé sur la place de la Concorde, cet immeuble de prestige et d’exception à usage de bureau développe un SHON d’environ 24000 mètres carrés. ».<br /> Lancé au début de décembre cet appel avait le 17 janvier 2011 pour date limite de dépôt des candidatures. Certains ont remarqué que non seulement on bradait, mais que c'était à la sauvette.<br /> <br /> <br /> L’hôtel de la Marine qui aurait vocation à compléter la Maison de l’Histoire de France, place de la Concorde à Paris en face de l’Assemblée nationale, dans un esprit de coordination avec une dizaine de musées historiques peut encore échapper aux appétits de ceux qui ne permettront pas au public d’être enfin au contact de l’histoire nationale dans les lieux où elle s’est tissée dès la fin de la monarchie… Il est indispensable que soit respectées in situ ses collections mobilières, qu’elles soient protégées de la dispersion, de toute forme d’aliénation et même qu’elles y soient regroupées puisque -depuis des années- une part de ce patrimoine a peu à peu été détournée des lieux où le public devrait être appelé à le voir.<br /> <br /> Immeuble de bureaux, ainsi masque-t-on d'une formule trompeuse une situation qui se perçoit néanmoins au travers des lignes suivantes :<br /> « Avec le regroupement de ses services centraux sur le site de Balard, à l’horizon 2014, le ministère de la Défense rend disponible à la vente la quasi-totalité de ses sites parisiens. Compte tenu de son caractère historique et architectural unique, l’Hôtel de la Marine reste lui dans le patrimoine de l’État et doit bénéficier d’une opération innovante de valorisation par un opérateur privé....» Eh ! Oui ! Il s'agit d'un des plus importants monuments historiques de Paris et comme on ne peut l'aliéner par une vente, on a choisi de le céder par le moyen d'un bail emphytéotique c'est-à-dire d'un bail de plusieurs dizaine d'années dont les termes donneront des droits inusités jusqu'ici par l’État !<br /> <br /> Ainsi, la République française est si démunie qu’elle met son berceau en location ! Croyez-vous que l'exagère ? Lisez, si vous en avez le temps, les lignes qui suivent :<br /> <br /> La République française va-t-elle enfin être débarrassée de son passé ? Le futur locataire de l’hôtel de la Marine aura tout son temps pour effacer toute trace de la Ière République que la Royale - pardon la Marine nationale - n’est pas arrivée à rendre tout à fait invisible dans le palais-musée construit sous Louis XV, où Louis XVI l’avait logée en décembre 1789.<br /> En effet, la République est, depuis le jour de la première réunion de la Convention, liée à l’hôtel de la Marine. Vous n’en saviez peut-être rien… car il semble que cet édifice ait été très volontairement tenu à l’écart des hauts lieux de la République. C’est pourtant sa plus ancienne maison. C’est à l’hôtel de la Marine que le savant Gaspard Monge, ministre de la Marine et des Colonies, élu par l’Assemblée législative au soir du 10 août 1792, a été en situation de préparer la déclaration qui fit retentir pour la première fois les mots de « République française » devant la nouvelle Assemblée nationale.<br /> Ni la salle du Manège où siégèrent les députés, ni celle où, aux Tuileries, s’installa ensuite la Convention, n’existent encore.<br /> <br /> Quelles que puissent être les opinions, on doit à l'Histoire et qui plus est au public, que les débuts du régime républicain restent accessibles dans les lieux que l’administration centrale de la Marine libérera vers 2014. Non point dans les fameux salons que convoitent des gens pleins d’idées de « valorisation financière », mais dans bien d’autres parties de l’immeuble, totalement ignorées du public, bien qu’elles soient tout autant son patrimoine.<br /> Puis, sous la IIème République, c’est à l'hôtel de la Marine qu'un autre savant, François Arago, assisté de Victor Schoelcher, a préparé l’abolition de l’esclavage, établit le décret s’y rapportant et fait étudier sous l’autorité de Schoelcher les décrets d’application.<br /> Enfin, parmi cent autres faits de la IIIème République, on peut inscrire Édouard Lockroy, ministre de la Marine et créateur de l’École supérieure de Guerre navale, méditant face au site de l’exécution de Louis XVI, sur le lieu où avaient été dressés les procès-verbaux de ce sanglant événement, préconisait - en disciple fervent de Victor Hugo dont il avait été le familier - l’abolition de la peine de mort.<br /> <br /> N'y a-t-il pas à méditer sur ces quelques indications ? Seraient-elles des preuves du mépris de quelques organismes financiers pour l'Histoire de France et tout particulièrement pour la République ?
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