La menace de la mutualisation des capacités militaires européennes
Les agences de presse rapportent que la France a tapé du poing sur la table le vendredi 24 septembre 2010, en prévenant ses partenaires de l’Union européenne qu’au rythme actuel de baisse des budgets militaires, l’Europe allait devenir à terme un « protectorat », voire un « condominium sino-américain ». « L’Europe ne sera plus qu’un pion dans le jeu entre les Etats-Unis et la Chine ».
Il est vrai que l’Europe désarme, le reste du monde réarme. Les budgets militaires des Européens étaient déjà extrêmement faibles avant la crise économique (-1,6% des PIB). Les budgets de la défense continuent leur régression.
Du coup, l’Union européenne a décidé d’explorer d’ici à décembre 2010 les possibilités concrètes de coopération militaire entre Européens via une mutualisation accrue de leurs moyens. Bien sûr la Belgique qui assure la présidence de l’Union européenne, a souhaité saisir cette occasion pour évaluer et mutualiser une partie des moyens militaires. Elle a une certaine expérience, n’ayant plus de chars ni d’artillerie et comptant sur ses alliés en cas de conflit !
Pour la France, avec cette poussée d’adrénaline du ministre de la défense français, et ce soutien à la mutualisation, le mythe de la capacité française à conduire ses opérations militaires avec l’ensemble des moyens nécessaires paraît donc compromis malgré tous les beaux discours.
Il est d’ailleurs rapporté ça et là que la France a engagé depuis plusieurs semaines des discussions bilatérales avec le Royaume-Uni et l’Allemagne. Gageons que les annonces des capacités militaires que nous ne voudrons plus assurer seront diffusées dans les mois qui viennent.