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Défense et République
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19 août 2010

Retrait américain d’Irak : une page d’histoire qui se tourne

La dernière unité de combat américaine appartenant à la 2ème division d’infanterie quitte l’Irak depuis aujourd'hui vers le Koweït. Une page d’histoire se tourne alors qu’Tarek Aziz, ancien ministère des affaires étrangères de Saddam Hussein, demandait il y a trois semaines à ce que les forces américaines restent et cette semaine les généraux irakiens demandaient à ce que les forces étrangères, surtout américaines restent en Irak. Ils ne pensent pas être en mesure de pouvoir se défendre seuls avant 2020 ! 

 

Les forces américaines passent officiellement de la phase de « contre-insurrection » à la phase de « stabilisation » (voir approche française sur http://www.cicde.defense.gouv.fr/IMG/pdf/PIA/PIA-00.151.pdf), cette fois sous l’autorité du département d’Etat. Les derniers 2600 soldats destinés au combat au contact auront quitté l’Irak dans les jours prochains. Il restera environ 50 000 soldats pour former et entraîner les forces irakiennes. L’OTAN y contribue aussi par ailleurs.

 

« Operation Iraqi Freedom » s’appellera désormais « Operation New Dawn ». Une mission d’assistance à la sécurité sera mise en place mi 2011.

 

En se référant à la décision du président Karzai de faire partir les « contractors » (employés des sociétés militaires privées) d’Afghanistan, il est intéressant de noter qu’au départ des dernières troupes américaines à la fin 2011, l’administration Obama a planifié de doubler le nombre des « contractors » pour remplacer le vide, soit environ 7 000 personnels selon des sources officielles anonymes. 

 

Les « contractors » engagés par le ministère de la défense auraient pour mission à partir de cinq zones protégées de prévenir les attaques de roquettes (surveillance radar), de combattre les IED (explosifs, mines et pièges), de piloter les drones de reconnaissance et de contribuer à la création de forces de réaction rapide au profit des populations en danger. Les « contractors » employés par le ministère des affaires étrangères (State Department) seront plus particulièrement chargés d’entraîner la police. 

 

Cette externalisation de la sécurité régalienne ne peut que susciter la réflexion mais le choix de réduire les effectifs des forces armées pour des conflits qui en exigent (contre-insurrection et stabilisation) conduisent à cette évolution (voir http://www.cicde.defense.gouv.fr/spip.php?article609).

 

Pour assurer leur sécurité, Les Irakiens pourront continuer d’acheter l’armement nécessaire comme le propose Washington, y compris auprès d’autres Etats. La France pourrait sans doute trouver des opportunités mais son absence d’engagement dans ce conflit laisse supposer a priori un faible retour sur ses propositions. 

Ce conflit aura néanmoins coûté environ … mille milliards de dollars et la vie de 4415 Américains en sept ans (4733 pour la coalition) sans compter les nombreux mutilés. Il aura en revanche construit une armée américaine particulièrement aguerrie et équipée pour les conflits contemporains au milieu des populations même si sa compréhension du nouveau style de guerre du XXIe siècle n’est pas achevée, hésitant entre la position du guerrier avant tout un « destructeur » et du soldat moderne plus mesuré dans son action.

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