Limogeage chauprade (suite)
Le Canard enchaîné et Aymeric Chauprade en rajoutent. L’un fait le point des enseignants qui seraient au collège interarmées de défense qualifiés au moins à droite, oubliant que des intervenants dits de gauche interviennent aussi même si le Canard regrette que Pascal Boniface n’y soit pas, l’autre porte plainte contre le ministre de la défense, fustige et menace "J'ai désormais les mains libres pour m'exprimer. Le petit clan qui, au coeur de la Défense défend des intérêts étrangers, essentiellement américains, va devoir s'inquiéter ».
Qui est ce petit clan ? Et pour qui se prend M. Chauprade pour affirmer cela ? A partir de quelles informations ? N’y-a-t-il pas une certaine paranoïa et une obsession de la théorie du complot dont on peut se demander comment peut-elle s’installer dans la tête d’un homme jusqu’à présent considéré comme sensé ? jusqu’à où d’ailleurs cette théorie du complot peut-elle s’étendre ?
Il est vrai que la mise à la porte d’Aymeric Chauprade peut paraître brutale mais ne faut-il pas des enseignants plus réservés dans leurs propos ? Nos officiers doivent avoir une vision équilibrée des relations internationales, ce qui ne veut certes pas dire naïve mais certainement pas influencée, sinon confortée parfois dans des visions extrémistes. En cela, Jean Guisnel a bien fait d’évoquer dans le Point le cas de M. Chauprade régulièrement invité par Radio Courtoisie.
Sur la dimension du retentissement de l’affaire, il est intéressant de constater que le site web d’Aymeric Chauprade revendique de nombreux mails de soutiens mais que peu sont publiés. Bien sûr l’article du journal d’extrême droite Minute en sa faveur est mis en ligne. On ne peut cependant que s’étonner qu’un mail de soutien en sa faveur soit immédiatement suivi d’un article du Monde de Louis Gautier, spécialiste de défense au sein du PS soit mis en ligne immédiatement derrière ce soutien laissant implicitement supposer un soutien bien peu crédible pourtant.
Enfin, l’affaire Chauprade est-elle un cas isolé ou est-elle le premier signe d’un rééquilibrage des influences au sein de l’enseignement militaire supérieur ? L’extrémisme qu’il soit de droite, de gauche, catholique, juif ou islamiste se ressemble. Sans faire preuve d’un ostracisme systématique, dès lors qu’il y a une action d’enseignement, l’équilibre et l’honnêteté de l’enseignement, surtout dans un milieu militaire, en outre dans le cadre de la République française, doivent être des règles intangibles. En cela, cela ne remet pas en cause la liberté d’opinion. En revanche, l’institution militaire au service de la République ne peut tolérer l’expression de thèses extrémistes ou de propos ambivalents de la part d’enseignants rétribués par l’Etat.