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Défense et République
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7 février 2009

En Afghanistan, bientôt le printemps

Le printemps arrive. Bientôt les talibans vont reprendre l’offensive une fois que le terrain sera plus praticable. Ils y ont tout intérêt.

Pourquoi ?

Faire échouer les élections présidentielles afghanes de septembre 2009.

A quel moment ? sans doute entre mi-avril et juin

  • Ne pas      agir avant le sommet de l’OTAN à Strasbourg pour son 60e      anniversaire les 3 et 4 avril prochain afin de ne pas donner le prétexte à      un renforcement des forces de l’OTAN
  • Jouer      sur les élections européennes en juin 2009 qui peuvent avoir un impact      national dans les Etats européens concernés ;
  • Accroître      le coût humain de l’engagement militaire de l’OTAN et le coût économique      pour des nations hésitant à financer une guerre qui ne les concerne pas      directement, alors que la crise économique est là.
  • Ne      pas attendre que les 30 000 soldats américains supplémentaires soient      totalement déployés.

Et la France ?

Le moins que l’on puisse dire est que le discours gouvernemental depuis deux mois est prudent et ne laisse pas supposer un quelconque renforcement malgré les besoins opérationnels. On assiste par ailleurs au retrait partiel de nos forces en Afrique ( - 2100 hommes en R.C.I., au Tchad et en RCA sur des 13.290 militaires français déployés dans 33 opérations extérieures.) déclaré à l’occasion du vote par l'Assemblée du 28 janvier sur la prolongation des cinq opérations militaires françaises en Côte d'Ivoire, au Kosovo, au Liban, au Tchad et en Centrafrique. Il est vrai que le coût des OPEX est de 860 millions d’euros au lieu des 475 prévus par le budget.

Le président de la République a pourtant fait preuve de volontarisme cet été pour déployer 700 soldats de plus. Certes, aujourd'hui, il faudrait expliquer à nos opinions publiques un engagement supplémentaire mais faut-il attendre des pertes supplémentaires pou entraîner une réaction de ce type alors que nous sommes en guerre ? Ne faut-il pas mieux s’engager résolument pour obtenir un résultat positif sur le terrain d’autant que l’on veut devenir un « grand » dans l’OTAN à partir d’avril 2009. Obtenir deux postes importants, un commandement stratégique aux Etats-Unis (Norfolk) et un commandant opératif à Lisbonne, affecter sur trois ans de 900 officiers et sous-officiers au coût certain et en pleine déflation d’effectif, doivent être payés de retour et la contrepartie devrait être un engagement accrue de nos forces en particulier en Afghanistan malgré les dénégations répétées des décideurs politiques et militaires depuis décembre 2008.

Cependant quand on s’engage dans un conflit, même du type afghan, c’est pour le gagner en l’occurrence, en interdisant aux talibans extrémistes de venir au pouvoir. Il s’agit bien de les traquer pour ne pas leur laisser l’initiative et donc de les mettre en permanence sur la défensive.

Pour cela, il faut des forces suffisantes, équipées, motivées par l’attention qu’on leur porte et crédibles, déployées à temps pour anticiper et connaître le terrain. Cela s’exprime pour un soldat par les moyens qui lui sont accordés en fonction de la mission, à moins que nous ne fassions que de la gesticulation en Afghanistan à défaut d’une politique réelle ? Or, l’enjeu est politique avec une action militaire forte avec pour objectif d’empêcher les talibans de faire échouer les élections en Afghanistan.

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