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Défense et République
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22 août 2008

Afghanistan. Un « nouveau » chef des armées

Le président de la République a su jeudi exprimer à la fois la douleur de la perte de nos soldats en Afghanistan mais aussi la fierté de disposer de tels hommes au service de la France. Le discours de Nicolas Sarkozy (www.defense-et-republique.org), qui a manifestement su sortir du texte et parler en âme et conscience, était riche de sens et rappelait les valeurs qui nous animent : loyauté, sacrifice ultime et honneur. Avec cette épreuve de vérité dont beaucoup voulaient ignorer la possibilité, nous avons sans  doute aujourd'hui un chef des armées. Si c’est vraiment le cas, ces armées ne le suivront pas uniquement par esprit de discipline.

Nous pouvons tous être fiers de nos soldats. Sachons aussi réconforter leurs familles qui, parfois, ont exprimé une peine forte bien oublieuse de la finalité du soldat et du choix fait par leur mari, frère ou fils. Le soldat est formé et payé pour se battre au service de son pays.

Le sondage paru dans le Parisien confirme à nouveau cette fragilité de l’opinion publique française toujours prompte à faire la morale au monde et certainement pas à s’engager totalement. Selon ce sondage CSA, une majorité de Français (55%) souhaiteraient le retrait des troupes françaises du pays, "car la France s'enlise dans un conflit sur lequel elle n'a pas de prise". A l'inverse, 36% penseraient qu"'il faut maintenir les troupes, car elles participent à la lutte contre le terrorisme international". « 9% ne se prononcent pas ». Le Livre blanc est bien le reflet de cette pensée dominante et le président de la République est pris en contradiction.

Nicolas Sarkozy est aussi pris à sa propre démarche sur la participation du parlement au débat sur l’engagement de nos forces à l’extérieur. Une opinion publique peut désormais peser sur le vote des parlementaires amenés à valider ou non un engagement extérieur. Le chef des amées a créé une faiblesse dans sa prise de décision.

En effet, l’influence émotionnelle des familles touchées influe sur l’opinion publique et la volonté des dirigeants à assumer leurs responsabilités. Une guérilla efficace bien au fait des règles de la propagande moderne sait et saura utiliser cette faiblesse permanente d’une société pour qui la guerre ne peut exister ou exister seulement pour les autres. Pourtant, la France aurait dû se préparer à cela. Que ce soit aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou même en Russie, les familles des soldats sont une cible naturelle de l’ennemi car leur douleur légitime est aisément médiatisable.

Nos armées doivent être prêtes moralement, c’est-à-dire comprendre la guerre et ses enjeux qui dépassent le seul niveau de l’exécutant militaire. Celui-ci doit aussi avoir une conscience politique surtout dans une guerre idéologique comme celle qui est menée. On ne se bat pas et on ne meurt pas, aujourd'hui encore plus qu’hier, simplement parce qu’on est de métier.

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