Merci mon Général pour votre acte de courage
Conséquence du
grave accident de Carcassonne, le général d’armée Cuche, chef d'état-major de
l’armée de terre, a donné sa démission à deux mois de sa retraite et avant de prendre
la fonction de gouverneur militaire des Invalides. Homme de valeur et estimé
notamment pour son respect envers ses subordonnés, le général Cuche a réagi avec
honneur et courage aux propos outranciers du chef de l’Etat, chef des armées.
En effet, pour reprendre
JD Merche sur son blog : « Cette violence vis-à-vis de l'institution
militaire laisse sans voix ».
Ainsi à Carcassonne,
« Le pointant du doigt, le chef des
Armées s'est exclamé : "Vous êtes
des amateurs ! Vous n'êtes pas des professionnels » (Le Point). (…) « Il
entend que les armées en tirent toutes les conséquences quant à leur
organisation et leur fonctionnement. » Sur France 3, le président de
la République a réitéré ses critiques. "L'absence de maîtrise de
l'organisation de ces journées portes ouvertes est effrayante ». Il a
dénoncé « un relâchement extrêmement grave, tout à fait anormal. C'est
invraisemblable (...) Je suis resté accablé ». En termes clairs, cela
veut dire comme l’a confirmé le ministre de la défense Hervé Morin sur France 2
le 1er juillet soir que les réformes lancées seraient justifiées par
ce grave incident montrant la nécessaire réorganisation des armées.
Il est donc plus
que vraisemblable que le chef des armées règle ses comptes avec l’institution
militaire qui accepte difficilement le Livre blanc, l’exprime par certains de
ses membres comme le groupe Surcouf et surtout qui n’arrive pas à les démasquer
pour les punir. En particulier l’armée de terre avait relativisé l’impact de
cet article. En outre, selon le site internet du Point, qui ne cite pas ses
sources, la répression irait encore plus loin. Nicolas Sarkozy aurait décidé de
supprimer tous les officiers généraux de la promotion de la Légion d'honneur et
d'ajourner les nominations de généraux prévues au Conseil des ministres de
mercredi. Nous verrons le mercredi 2 juillet si la raison lui est revenue.
Pour abonder dans
le même sens que Jean Guisnel du Point, cette démission du général d’armée
Cuche témoigne du malaise croissant qui s'installe entre le président de la
République et les militaires : « Le
président de la République a eu tort de céder à la colère, et a lui-même créé,
par sa réaction disproportionnée, les conditions d'une crise majeure ».
Il a sans aucun doute eu tort de
chercher à culpabiliser l’armée de terre pour un accident individuel qui aurait
été sanctionné de toute façon d’une manière exemplaire car chacun s’est senti concerné,
notamment envers les familles touchées.
Il a aussi
montré que les militaires ne pouvaient pas lui faire confiance car un chef, un
vrai chef, respecte ses subordonnés et obtient alors leur loyauté. Il n’aura
droit qu’au loyalisme dû aux institutions et sans aucun doute à une profonde
méfiance des militaires pour ne s’arrêter qu’à ce premier sentiment. Et il y a
des jours où, se sentant seul, on voudrait bien être soutenu.
Enfin, aurait-il
osé traiter un préfet ou un diplomate comme cela ? Il est bon de s’entendre
rappeler le devoir de réserve qui oblige tout citoyen-militaire à se faire
insulter sans pouvoir répondre autrement que par la démission ou la soumission.
Ce genre de comportement, s’il se reproduit, conduira les militaires à s’organiser
autrement pour pouvoir se faire entendre ou se protéger. Surcouf a encore de beaux
jours devant lui.